L’atelier du Livre d’art et de l’Estampe de l’Imprimerie nationale puise ses racines dans l’histoire de l’écriture typographique, puisque c’est en 1540 que François I^er a désigné le premier imprimeur du roi pour le grec, désignation qui est considérée comme un acte fondateur, à partir duquel s’est développée toute l’histoire de l’écrit sur support imprimé en France et que s’est constituée une collection de 700.000 poinçons, unique au monde, classée monument historique depuis 1946. Bravant les vicissitudes de l’histoire, l’Imprimerie royale s’est muée en Imprimerie de la République, puis en Imprimerie impériale, enfin en Imprimerie nationale puis IN Groupe, raison sociale qui incarne l’entreprise moderne, numérique et informatique qu’elle est devenue aujourd’hui.
A cet atelier est associée une bibliothèque historique comportant 35.000 ouvrages, dont le plus ancien a été imprimé en 1540.
S’il s’agit d’évoquer la tradition, l’atelier du Livre d’art et de l’Estampe de l’Imprimerie nationale a su la faire vivre, en maintenant les savoir-faire indispensables à la réalisation de livres sur une chaîne typographique qui reste l’une des dernières au monde en activité.
Doté de solides compétences qui couvrent tout le spectre de la chaîne typographique : dessin, gravure et fonte de caractères, composition et impression typographiques, taille-douce, reliure, l’atelier du Livre d’art et de l’Estampe peut répondre à toute sollicitation visant à développer des projets qui engagent ses équipes, ses savoir-faire et ses outils de production au service des artistes et de la création.
Cette approche lui permet de couvrir un champ d’intervention toujours plus large : bibliophilie, estampe, édition, papeterie de de luxe, expositions, formation, création de caractères identitaires exclusifs à l’usage d’entreprises et d’institutions…
Dans un espace d’exposition aménagé au sein de l’atelier (environ 100 m²), est retracée l’histoire de l’Imprimerie nationale et de ses collections depuis le XVI^e siècle. Pièces gravées d’exception, chefs-d’œuvre de l’édition française, livres de peintre et d’artiste… permettent ainsi au visiteur de mesurer l’importance de l’art typographique et de l’édition d’art en France tout au long de ces cinq derniers siècles.

Trésor de l’Imprimerie nationale, le cabinet des Poinçons, constitue un patrimoine unique au monde avec ses quelques 700 000 pièces gravées dont la plus grande partie est classée au titre des Monuments historiques :
 230 000 poinçons d’acier latins, orientaux et exotiques couvrant la quasi-totalité des écritures du monde,
 224 000 idéogrammes chinois gravés sur bois,
 28 000 poinçons pour la gravure des médailles,
 14 000 poinçons pour la gravure de musique,
 3 000 cuivres d’illustration, 
 151 000 matrices en cuivre,
 15 000 bois d’affiches,
 1 300 bois gravés, très nombreuses vignettes et ornements typographiques,
 2 500 fers à dorer…
Riche de 35 000 volumes composés et imprimés depuis François Ier, la bibliothèque historique de l’Imprimerie nationale comprend d’importants fonds spécialisés sur les arts graphiques, mais également de très nombreux ouvrages sur l’érudition orientale, les voyages, l’histoire naturelle… ainsi qu’un bel ensemble de livres de bibliophilie, de livres de peintre et de livres d’artiste. Cette bibliothèque conserve des chefs–d’œuvre de l’édition française.
Une centaine de presses d’impression typographiques, lithographiques et taille-douce comprenant entre autres la presse de Gutenberg (réplique), la première presse à un coup d’Anisson-Duperron (1783), classée Monument historique, sur laquelle ont été imprimés deux millions d’assignats sous la Révolution, une presse taille–douce du XVIII^e siècle sur laquelle ont été imprimées les gravures de Meryon, Corot, Millet, Whistler…, plusieurs presses typographiques des XIX^e siècle et XX^e siècles (platine ou à cylindre), plusieurs fondeuses-composeuses telles que la Typograph, la Monotype ou la Linotype, à quoi s’ajoute un important matériel de fonderie.